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QUESTIONNAIRE SENTIMENTAL DU TEXTILE : Florence Leblond


Florence Leblond

Florence est l’autrice du compte Instagram Questforgreen qui vise à informer, sensibiliser et inspirer vers une mode responsable. Formatrice expérimentée, elle accompagne tous types de publics (particuliers, organisations, écoliers) dans la compréhension des impacts sociaux et environnementaux de la mode.

Interpelée par la chanson de Feu Chatterton : « Un monde nouveau, on en rêvait tous, mais que savions-nous faire de nos mains, presque rien... »,

elle décide d’utiliser l’expérimentation textile comme nouvel outil de sensibilisation.


C’est dans cette dynamique qu’elle a rejoint Good Gang Paris.

Elle a répondu à notre Questionnaire Sentimental, histoire de faire connaissance :)


GGP - De toutes les matières textiles, laquelle est votre préférée ?

FL - Le lin. D’abord pour son faible impact environnemental : matière naturelle végétale, zéro déchet (tout s’utilise dans le lin !), cultivée en France sans irrigation et avec peu d’intrants. Ensuite pour les propriétés de sa fibre : résistante et respirante.

Enfin, pour la beauté des champs de lin en fleurs !


GGP - De quelle matière était fait votre doudou ? Ou votre vêtement d'enfance préféré, une matière qui vous plaisait ?

FL - Mon doudou était un mouton en peluche tout doux, tout blanc, tout bouclé. Plusieurs années de tribulations partagées ont eu raison de sa toison. Heureusement pour nous, ma maman lui a offert une seconde jeunesse en lui confectionnant un joli pyjama sur-mesure !


GGP - Votre souvenir le plus doux, marquant, par rapport à un vêtement, objet textile ?

FL - Une robe qui tourne. Pour moi qui ai toujours aimé danser, ce vêtement en mouvement convoque immédiatement les souvenirs de joie et d’insouciance de l’enfance.


Robe « 320-38 » Rabih Kayrouz portée par la danseuse Yousra Mohsen


GGP - Si vous n'aviez qu'une tenue, ce serait laquelle ? et pourquoi ?

FL - Un jeans, un pull, une paire de baskets. Une tenue simple et décontractée qui n’exclut pas une certaine élégance -Jane Birkin forever !


GGP - Pour choisir ce que vous portez c'est d'abord la matière, la couleur, le motif ?

FL - La matière ! Si le toucher ne me plaît pas, aussi jolis soient la couleur et le motif, je renonce.


GGP - Quel est le vêtement le plus ancien que vous portez encore, quelle est son histoire ? pourquoi y êtes vous attaché ?

FL - Un sweat gris acheté chez Pimkie il y a plus de vingt ans. Je l’ai tellement porté ! Il est en fin de vie (manches élimées, tire-zip cassé) mais c’est un basique de ma garde-robe que je continue à le mettre le week-end... je ne me résous pas à m’en séparer !


GGP - On parle de durabilité environnementale, ou physique, est-ce que la durabilité émotionnelle ça vous parle ? Dites-nous ce que ça vous inspire !

FL - La durabilité émotionnelle, c’est la charge affective qui nous attache à un vêtement, les souvenirs qui s’y accrochent et font qu’on a envie de le garder.


GGP - Le sens, dans la mode, pour vous, ça veut dire quoi ?

FL - Pour moi, la mode est un dialogue entre l’individu que je suis et la société dans laquelle j’évolue. Tantôt imitation, tantôt distinction. J’ai envie de faire partie d’un groupe. J’ai envie d’affirmer ma singularité...


GGP - L’impact de la mode sur l’environnement n’est plus à démontrer. Quelle information à ce sujet vous a le plus interpellé.e ? choqué.e ?

FL - Le décalage qu’il y a entre ce que l’on croit avoir, ce que l’on a, ce dont on estime avoir besoin et ce que l’on garde (voir l’étude de l’ADEME « Osez changer » ). En gros, nous accumulons tellement de choses que nous ne savons même plus ce que nous possédons ni pourquoi !


GGP - Pour vous, par quoi faudrait-il commencer pour limiter cet impact ?

FL - Consommer moins ! La sobriété heureuse est un objectif qui me paraît tout à fait souhaitable.


GGP - Quelles sont les choses que vous avez changées pour aligner votre consommation du textile avec vos valeurs ?

FL - J’ai arrêté d’acheter ce dont je n’ai pas besoin.


GGP - A quoi ne pourriez-vous pas renoncer en matière d'habillement ?

FL - A la beauté intérieure du vêtement, autrement dit à une fabrication éthique.


GGP - Comment faites-vous pour garder vos vêtements le plus longtemps possible ?

FL - J’ai une garde-robe plutôt minimaliste, ce qui évite l’obsolescence esthétique. De plus, je prends soin de suivre les instructions d’entretien.


GGP - Les pulls rétrécis, les chaussettes rouges dans une machine de blanc, ça vous arrive ?

FL - Hélas oui. Personne n’est infaillible !


Quelles sont vos solutions pour éviter ces accidents, ou les réparer ?

FL - A chaque problème sa solution. C’est en testant qu’on apprend. Par exemple, pour les tâches de fruits rouges, je verse de l’eau bouillante sur la tache (si la matière le permet), elle disparait instantanément !


GGP - Le visible mending, (ou réparation créative, inspiré du boro ou du kinsugi) vous connaissez ?

FL - Oui ! J’ai eu la chance d’y être initiée par Good Gang Paris ; )


GGP - Qu'est ce qui fait, d'après vous, qu'on hésite à porter un vêtement réparé ?

FL - L’importance que l’on accorde au regard d’autrui. Regard conditionné par un imaginaire collectif qui associe trop souvent la réparation au manque d’argent et le manque d’argent à une forme d’échec social. Pour encourager le recours à la réparation, il me paraît nécessaire de faire émerger de nouveaux récits dans lesquels la réparation est un geste non pas subi mais choisi, revendiqué et créatif !


Retrouvez toutes les personnalités qui on répondu à notre questionnaire sentimental : ici.



Pour aller plus loin

Site Universal Love : https://www.universallove.fr





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